LA KINÉSIOLOGIE
Étymologiquement, la kinésiologie signifie la science du mouvement et vient du grec κίνησις, kinésis, « mouvement » et de λόγος, logos «étude, science».

Kinésiologie : pourquoi une séance ne suffit (presque) jamais ?

02/09/2025

Kinésiologie : pourquoi une séance ne suffit (presque) jamais ?

Vous rêvez qu’une seule séance de kinésiologie efface vos blocages comme par magie ? Vous n’êtes pas seul·e. Dans un monde où tout doit aller vite, l’idée d’une solution immédiate est séduisante. Pourtant, la kinésiologie ne fonctionne pas comme un coup de baguette magique. Voici pourquoi — et comment en tirer le meilleur parti.

La kinésiologie, un voyage — pas un sprint

 


exploration

 

 

 

La kinésiologie n’est pas une course, mais une exploration.

 

Imaginez un stress chronique lié au travail : il s’est installé sur des mois, voire des années, enroulant ses racines autour de vos pensées et de vos émotions, et créant des connexions neuronales associées à la peur ou à l’anxiété. Une séance peut vous aider à en identifier l’origine (une peur de l’échec, un manque de reconnaissance), mais le "désamorcer" demandera du temps, comme dénouer un nœud serré. Vos blocages ne se sont pas créés en un jour ; ils ne disparaîtront pas en une heure.


Pourquoi ? Parce que votre corps et votre esprit ont besoin de réapprendre à fonctionner différemment. Comme un musicien qui répète une mélodie jusqu’à ce qu’elle devienne naturelle, votre système nerveux a besoin de pratique pour ancrer de nouveaux schémas. Une étude publiée dans Nature Neuroscience (2018) montre que la neuroplasticité — la capacité du cerveau à se réorganiser — nécessite une exposition progressive pour ancrer de nouveaux comportements, comme un musicien répète une partition jusqu’à ce qu’elle devienne instinctive.

 

 

Référence : Namburi, P., & Tye, K. M. (2018). The amygdala and prefrontal cortex in decision-making. Nature icone référenceNeuroscience, 21(3), 329-339. → Cette étude explique comment les émotions et les souvenirs s’ancrent dans les circuits neuronaux et pourquoi leur modification demande un travail itératif.



Alors, pourquoi nos blocages résistent-ils autant ? Parce que notre cerveau est programmé pour se méfier du changement — même quand il est bénéfique. 


Pourquoi nos blocages résistent-ils ?

 

 

 

Nos blocages sont comme des pelotes de laine emmêlées : plus on tire dessus brutalement, plus le nœud se serre. 

 

Voici pourquoi ils résistent :

 

a) Le cerveau et la peur de l’inconnu : un frein naturel
Notre cerveau préfère un mal connu à un bien inconnu. Même si une croyance ou une émotion vous limite, elle vous est familière — et donc rassurante. Ce phénomène, appelé biais de statu quo, est lié à l’activation de l’amygdale, une région cérébrale impliquée dans la gestion de la peur. Quand un changement se profile (même positif), l’amygdale active des signaux d’alerte, comme si elle disait : "Reste dans ta zone de confort, c’est plus sûr."

 

Prenez une phobie, comme la peur de l’avion. La kinésiologie peut révéler que cette peur est liée à un souvenir d’enfance (un film angoissant, une turbulence vécue comme un traumatisme). Mais pour que le cerveau "réapprenne" à associer l’avion à la sécurité, il faut répéter l’expérience en séance, comme on s’entraîne à monter à vélo après une chute. 

 

Référence : LeDoux, J. (1996). The Emotional Brain: The Mysterious Underpinnings of Emotional Life. Simon & Schuster. → LeDoux explique comment les souvenirs traumatisants s’encodent dans le cerveau et pourquoi leur désactivation demande du temps et de la répétition.


      
b) Des études le confirment
Des recherches en neurosciences, comme celles présentées dans The Brain That Changes Itself de Norman Doidge, montrent que le cerveau met en moyenne 3 à 6 mois à ancrer de nouveaux schémas comportementaux. Une séance est un début, mais c’est la répétition qui crée un changement durable.
C’est pourquoi, en kinésiologie, on parle de processus plutôt que de solution instantanée : chaque séance est une étape vers cette réorganisation cérébrale. 

 

Référence : Doidge, N. (2007). The Brain That Changes Itself: Stories of Personal Triumph from the Frontiers of Brain Science. Penguin Books. → Doidge illustre la plasticité cérébrale à travers des exemples concrets, comme des patients récupérant après un AVC grâce à une rééducation progressive.

 

 

Votre rythme est unique — et c’est normal

 

 

Chacun avance à son propre tempo. Certains ressentent un soulagement dès la première séance, d’autres ont besoin de plusieurs rendez-vous pour observer des changements.


    • Votre histoire est unique — alors pourquoi votre parcours de kinésiologie ne le serait-il pas ? 
    • Votre corps est comme un livre dont les chapitres s’écrivent au fil des séances. La première page ne raconte pas toute l’histoire. 

 

 

Comparaison : Si votre ami·e guérit d’une blessure en trois séances alors que vous en avez besoin de six, cela ne signifie pas que "ça ne marche pas". Cela signifie simplement que votre chemin est différent.


Cette variabilité s’explique par des différences dans :
   • La sensibilité du système nerveux (certains sont naturellement plus réactifs au stress). 
  • L’épigénétique : vos gènes interagissent avec votre environnement pour façonner votre résilience. Une étude de Nature Reviews Genetics (2015) montre que les expériences passées modulent l’expression de gènes liés au stress, rendant chaque parcours unique. 
Par exemple, une personne ayant vécu un traumatisme précoce peut avoir besoin de plus de séances qu’une autre pour rééquilibrer son système nerveux, car ses 'circuits de stress' sont plus profondément ancrés. 

 

Référence : Meaney, M. J. (2015). Epigenetics and the biological definition of gene × environment interactions. Nature Reviews Genetics, 16(1), 59-68. → Cette recherche souligne comment l’histoire personnelle influence la réponse au stress et la capacité à changer.

 

L’art de peler l’oignon : une métaphore pour comprendre

 

La kinésiologie fonctionne comme l’épluchage d’un oignon : couche après couche.
    • Première couche : les tensions visibles (stress, anxiété, douleurs physiques). 
    • Couches suivantes : les émotions enfouies (colère, tristesse, peurs anciennes). 
    • Cœur de l’oignon : les croyances profondes, souvent liées à l’enfance ou à des schémas familiaux. 

 

 

Pourquoi ne pas tout éplucher d’un coup ? Parce que cela activerait une surcharge émotionnelle, serait douloureux et contre-productif. Imaginez que l’on vous demande de revivre toutes vos émotions difficiles en une seule fois… Ce serait comme avaler l’oignon entier : les larmes couleraient, et vous ne seriez pas prêt·e à avancer.

Comme le montre une étude sur le traitement des traumatismes (Journal of Traumatic Stress, 2010), le cerveau a besoin de dosages progressifs pour intégrer les prises de conscience sans se sentir submergé.

 

En kinésiologie, on avance ensemble, à votre rythme — comme on épluche un oignon : une couche à la fois, avec ses émotions, ses surprises, et ses prises de conscience. Pas de précipitation, juste l’écoute de ce qui émerge, quand vous êtes prêt·e.

 

Référence : van der Kolk, B. (2010). Developmental trauma disorder: Toward a rational diagnosis for children with complex trauma histories. Journal of Traumatic Stress, 23(3), 391-393. → Van der Kolk explique pourquoi un travail thérapeutique trop rapide peut retraumatiser plutôt que guérir.

 

 

Le kinésiologue : un accompagnant, pas un sauveur

 

Le rôle du kinésiologue n’est pas de "réparer" ce qui ne va pas, mais de vous accompagner pour activer vos propres ressources et que vous trouviez vos propres solutions.


    • Ce qu’il/elle fait :
        ◦ Crée un espace sécurisé pour explorer vos blocages. 
        ◦ Utilise des outils (comme le test musculaire) pour identifier les déséquilibres et ce qui est source de stress. 
        ◦ Vous guide vers une meilleure compréhension de vous-même. 


    • Ce qu’il/elle ne fait pas :
        ◦ Vous dire ce que vous devez faire. 
        ◦ Forcer un changement que vous n’êtes pas prêt·e à vivre. 

 

Par exemple, si vous ressentez une douleur chronique au dos, le kinésiologue explorera avec vous les liens possibles entre cette douleur et des tensions émotionnelles (stress, colère refoulée, etc.). 

 

Le kinésiologue est un traducteur : il aide à décoder les messages que votre corps murmure depuis des années. Une séance, c’est comme ouvrir une lettre écrite dans un langage secret – celui de votre corps et il faut du temps pour en saisir toute la signification.

 

Référence : Van der Kolk, B. (2014). The Body Keeps the Score: Brain, Mind, and Body in the Healing of Trauma. Viking. → Van der Kolk montre comment le corps stocke les traumatismes et comment les libérer en douceur.



La première séance : une graine, pas un arbre

 

Une première séance peut apporter :


    • Un souffle d’air frais (la libération d’endorphines, ces molécules du bien-être). 
    • Une prise de conscience (comme une lumière qui s’allume dans une pièce obscure). 
    • L’éveil de ressources insoupçonnées (cette force tranquille que vous aviez enfouie). 

 

Mais attention : ce n’est qu’un début.

 

Planter une graine et s’impatienter parce qu’elle ne devient pas un arbre en une nuit, c’est oublier que la nature a son propre rythme. Comme une graine, le changement a besoin de terreau, d’eau et de soleil pour grandir.

 

Ces premiers pas sont précieux, mais c’est à vous de les faire grandir entre les séances en pratiquant les outils proposés notamment. 

 

Conclusion : la patience comme alliée

 

La kinésiologie ne promet pas de miracles, mais elle offre quelque chose de bien plus précieux : un processus respectueux de qui vous êtes et des mécanismes cérébraux et émotionnels.


Pour obtenir des résultats durables, il est essentiel de :
    1. Accepter votre rythme : comparez-vous à vous-même, pas aux autres. 
    2. Accepter que le changement prend du temps (comme la guérison d’une blessure physique) et faire confiance au processus
    3. S’engager dans un accompagnement progressif pour permettre au cerveau de se réorganiser. 
    4. Collaborer activement avec le kinésiologue en appliquant les outils proposés en dehors des séances. 
       
La kinésiologie, c’est comme apprendre à danser : les premiers pas peuvent sembler maladroits, mais avec le temps, le corps et l’esprit trouvent leur rythme. 
       → Le bien-être durable ne se construit pas en un jour, mais séance après séance, à travers un travail conjoint entre le praticien et le client.

 

Références : Cuijpers, P. et al. (2013). The efficacy of short-term psychodynamic psychotherapy for depression: A meta-analysis. Psychological Bulletin, 139(2), 435-451. Klein, S. B., & Boals, A. (2017). Expressive writing can increase working memory capacity. Frontiers in Psychology, 8, 1696.

 

 

Pour aller plus loin


    • Livres : 
        ◦ The Brain That Changes Itself (Norman Doidge) pour comprendre la neuroplasticité. 
        ◦ The Body Keeps the Score (Bessel van der Kolk) sur les liens entre corps et traumatismes. 
    • Articles : 
        ◦ "How the Brain Rewires Itself" (Scientific American, 2014). 
        ◦ "The Science of Changing Your Mind" (Nature, 2019). 

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